29 juillet 2014

Iatseniouk, le retour, et la révolution d'octobre...


Iatseniouk est revenu. Malgré sa demande de démission, annoncée la semaine passée, le Premier ministre ukrainien occupe de nouveau son poste. Le chef du cabinet refuse de donner les commentaires à la presse, en appelant les journalistes à « attendre le 31 juillet », c'est-à-dire, la séance extraordinaire de la Verkhovna Rada.

Les analystes trouvent que tous ces mouvements sont un signe de la campagne préélectorale à la veille des législatives. Et ils prédisent une aggravation brutale de la situation en Ukraine vers l'automne – jusqu'à « la révolution d'octobre ».

Lundi, Arseni Iatseniouk, comme si de rien n'était – comme s’il n'y avait pas eu de demande de démission – s'est adressé aux députés de la Verkhovna Rada. Le Premier ministre a souligné qu'à cause des différends dans le parlement, Kiev n’avait plus d’argent pour l'armée et le programme de la coopération avec le FMI était menacé. Il a appelé les députés à adopter d'urgence les projets de loi proposés par le gouvernement visant l'augmentation du financement de l'opération punitive dans l'Est du pays.

La prétendue « opération antiterroriste » pour laquelle Iatseniouk et compagnie tentent de trouver de l'argent par-ci, par-là, est de plus en plus rejetée dans la société ukrainienne. Le pays était inondé d’actions de protestation baptisées « féminines » : les femmes, les mères et les sœurs de ceux qui sont appelés sous les drapeaux viennent aux points de recrutement, bloquent les routes, brûlent les documents. On entend déjà les menaces d'aller à Kiev – et elles peuvent bien devenir une réalité, trouve le député de la Verkhovna Rada de l'Ukraine, le membre du groupe de députés « Pour la paix et la stabilité » Vladimir Oleinik.

« Les conséquences peuvent être très lamentables. Nous avons maintenant une nouvelle génération : les participants de l’opération antiterroriste. Ils peuvent demander un jour : qu’est-ce que c’est que cette guerre ? Pourquoi n'ont-ils pas aujourd'hui de soutien normal ? Et c'est pour cela que l'on peut s’attendre à la complication dans la société dans l'immédiat. »

Bruxelles qui promettait de prêter un peu d'argent, n'a pas l'intention de payer tous les besoins de l'Ukraine. De sorte que chaque jour, les hostilités dans le Sud-est rapprochent la perspective du passage des « révoltes féminines » à « la révolution d'octobre ».

Le pouvoir de Kiev s’occupe, paraît-il, de règlements de comptes. La chronique criminelle en témoigne: à la fin de la semaine passée, à Lvov, on a tiré au lance-grenades sur la maison du maire de la ville, à Krementchoug, le maire a été tué. Bientôt, probablement, «la propagande préélectorale» passera au niveau plus élevé, celui des gouverneurs. Et Iatseniouk risque fort en proposant d'introduire l'impôt sur les super-revenus des oligarques. Au dire du Premier ministre, il s'agit de l'augmentation des taux de rente sur les gisements pétroliers et gaziers. Iatseniouk a reconnu que l'on avait réussi à frapper d’impôts seulement un oligarque – le magnat de Donetsk Akhmetov. Pourquoi seulement lui - c’est clair aussi : la plupart d’autres oligarques occupent le poste de gouverneurs.

L'expert de l'Institut des relations internationales de l'Académie des Sciences Russe Vladimir Pantine dit :

« Que ce soit une révolution d'octobre, ou de novembre – cette vague de protestations amènera en fin de compte aux chocs politiques graves à Kiev et en Ukraine. De plus, maintenant, certains oligarques, y compris Kolomoisky, couvent des plans - sinon du renversement de Porochenko, au moins, de la présentation à lui des ultimatums suivants avec l'aide du Maïdan. La lutte entre les oligarques s'aggrave sur fond d’une crise politique, sociale et économique. »

De plus en plus de gens en Ukraine comprennent que la propagande à la télévision correspond peu à la réalité. Même les médias ukrainiens eux-mêmes ne sont déjà plus en état de cacher la vérité. Et les militaires, obligés de revenir chez eux via les couloirs humanitaires russes ne cachent pas que le pouvoir les a laissés tomber et qu’ils ne veulent plus faire la guerre. Mais au front, ils ont appris à se servir des armes. Et ils peuvent les diriger contre ceux qui promettaient beaucoup mais n’ont rien fait.

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