08 avril 2014

National Socialisme : SMIC, vous gagnez trop (pour ceux qui travaillent encore !)

Après les propos de Pascal Lamy, l’ancien directeur général de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, appelant à la création d’emplois rémunérés en dessous du SMIC qui est trop cher et grand socialiste devant l’éternel, c’est au tour d’Hubert Védrine, autre grand socialiste épris de justice sociale de nous expliquer que décidément le SMIC, notre salaire minimum, est vraiment trop maximum. Il faudrait donc pour lui aussi le baisser.

C’est donc à une véritable attaque en règle et à une préparation des esprits que se livrent nos amis socialistes. Essayons de comprendre, en dehors de tout débat passionné et irrationnel, ce qui se joue ici et de vous à moi, ce n’est pas joyeux ! Revenons d’abord sur les propos de Pascal Lamy.
Le SMIC c’est trop cher ! Pascal Lamy, proche d’Hollande, veut donc le supprimer !!

Comme je le disais dans l’édition du Contrarien Matin de jeudi dernier, c’est une dépêche de l’AFP qui nous apprend que « Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche du président François Hollande, a plaidé mercredi pour plus de «flexibilité» sur le marché du travail, avec notamment des «petits boulots» payés en dessous du SMIC ».

« Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes mais je pense qu’il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au SMIC », a-t-il déclaré lors de « Questions d’Info » LCP/France Info/Le Monde/AFP.

C’est-à-dire moins que le SMIC ? « Oui absolument », a-t-il ajouté. « Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot. Je ne réponds pas ça dans l’absolu, je n’aurais pas dit ça il y a 10 ans ou il y a 20 ans, mais à ce niveau de chômage… »

« Pour l’ancien commissaire européen socialiste, il faut accepter de temps en temps de franchir les espaces symboliques de ce type pour rentrer dans la réalité et la transformer. »

Je pense qu’il faut effectivement savoir « franchir des espaces symboliques », tel n’est pas le problème. Le problème en réalité est d’accepter de nous battre contre des pays « low cost » avec les mains attachées dans le dos. Voyons, soyons sérieux, la concurrence n’a de sens que si elle est libre et non-faussée comme le disait d’ailleurs le projet de Constitution européenne. Cela veut dire qu’il faut des niveaux de coût du travail relativement équivalents sinon c’est faussé. Et lorsque c’est faussé, on rétablit l’équilibre en appliquant des droits de douanes… Retirer les droits de douane, c’était une évidence, conduirait non pas à nous adapter car l’adaptation en terme de coût est tout simplement impossible lorsqu’il y a une différence de 1 à 40. Résultat, notre industrie a été laminée, notre emploi laminé et le chômage explose. Désormais, la bonne idée serait donc de permettre des salaires en dessous du SMIC. Lorsque tous les Français gagneront 400 euros par mois, je peux vous assurer que nous serons aussi compétitifs que les Chinois. Mais la France sera en faillite et la révolution aura déjà éclaté. Ou alors nous vivrons dans une dictature.

Économiquement c’est en tout cas stupide car c’est un mouvement déflationniste et les bénéfices des entreprises finiront par s’effondrer faute de joueurs, c’est-à-dire de consommateurs solvables.

L’ancien ministre des Affaires étrangères socialiste Hubert Védrine lui aussi favorable à des petits boulots payés en dessous du SMIC

Désormais c’est un article d’Europe 1 qui revient sur les propos tenus cette fois-ci par Hubert Védrine.

« Socialistes, mais pas trop. Après Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce, l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine se déclare lui aussi favorable à des petits boulots en France, payés en-dessous du SMIC.

Interrogé par le Lab lors de l’émission PolitiqueS sur LCP, Hubert Védrine a néanmoins reconnu que cette proposition, telle quelle, pouvait être considérée comme « choquante ».
Voilà ce que répond Hubert Védrine à propos de la proposition de Pascal Lamy :

Les Français préfèrent que des gens aient la même somme en étant assistés sans rien faire, qu’en ayant cette même somme en travaillant. On préfère que les gens aient la même somme en touchant le chômage.
Je pense que Pascal Lamy, même si c’est choquant, n’a pas entièrement tort. C’est une étape pour la réinsertion dans le marché du travail.

Voilà ce pour quoi Pascal Lamy plaidait, admettant ne pas être « en harmonie » avec ses camarades.
Dire que le SMIC est trop cher est profondément choquant

Je n’ose imaginer le tollé qu’auraient provoqué des propos de ce type tenus par la méchante droite capitalisto-sarkozyste. Mais là, c’est la gôche juste, celle de tous les bons sentiments cucul-gnangnan qui le dit alors forcément, c’est qu’il y a un problème de justice sociale à régler justement en exploitant tout le monde à un prix encore plus bas. Il faut dire que notre pays, la France, a un sacré problème de compétitivité non plus avec les petits Chinois mais carrément avec les autres pays du Sud et de l’Est de l’Europe pour qui le SMIC français fait office de gros salaire. Les Grecs à 480 euros par mois ou les Espagnols avec leurs salaires en baisse de 12 % savent de quoi je parle.

Le problème c’est que ces propos sont tenus par de grands bourgeois nantis, ce qui déjà n’incite pas le petit peuple dont je fais partie à une compréhension débordante. Messieurs Lamy comme Védrine sont avant tout de grands bourgeois aux salaires plantureux et pas forcément ni justifiés ni mérités venant faire la leçon aux petites gens. C’est déjà moralement assez insupportable. Ce qui est vraiment super lorsque l’on est directeur de l’OMC, c’est que l’on gagne plusieurs centaines de milliers d’euros par an et qu’en plus comme membre d’une organisation internationale, on ne paie pas d’impôts. Je trouve qu’il est donc assez difficile de se croire en position de faire la leçon au petit peuple.

L’enjeu n’est pas le montant du salaire en soi et nous pourrions tous accepter de gagner seulement 400 euros par mois si un loyer en coûtait 40 et que faire ses courses pour la semaine ne nous coûtait que 10 euros… Le problème en réalité est donc bien celui du « pouvoir d’achat ».

Cela nous amène donc à regarder la composition des charges des ménages. Évidemment, et ce ne sera une surprise pour personne sauf pour l’INSEE dont le mode de calcul et les pondérations utilisées sont d’un autre temps, le principal poste budgétaire des gens, c’est le logement. Or ces 15 dernières années les prix aussi bien de l’immobilier que des loyers ont considérablement augmenté. Non, pour être plus précis, ils ont clairement explosé à la hausse et entraîné une paupérisation massive des ménages français.

Le sujet essentiel n’est pas tant l’évolution relativement faible des salaires sur la dernière décennie que l’envolée du coût de la vie. Même si cela nous agace de voir le prix de paquet de pâtes passer de 1 euro à 1,40 euro soit 40 % d’augmentation, cela ne nous paupérisera pas car pour l’essentiel des familles cette augmentation, bien qu’en pourcentage très importante, est en réalité non significative dans beaucoup de budgets par rapport aux conséquences de l’augmentation des prix de l’immobilier. En région parisienne, le moindre clapier style studio se négocie aux environ de 500 euros par mois !

Le problème de la compétitivité relative et de la mondialisation

Comme je le dis et le répète depuis que la bouffonnerie de ce pacte de compétitivité a commencé, la compétitivité c’est tout relatif. Si nous baissons nos charges pesant sur le coût du travail de 3 % mais que les Grecs se mettent – ce qui est le cas – au prix du « Chinois » à 480 euros, qui chez nous est le niveau du RSA, alors nous ne serons jamais compétitifs avec seulement 3 % de moins… La réalité c’est que nous avons fait le choix de nous mettre en concurrence avec des pays à bas coût et que la « course à l’échalote » est lancée. C’est désormais le moins disant qui l’emporte. Moins d’impôts sur les entreprises, moins de salaire, moins de charges, moins de coûts, moins de protection sociale, etc.

Que peut donc faire la France dans tout ça ? Eh bien le problème est très simple en réalité. Soit nous nous alignons et nous baissons tous nos coûts mais cela aura des conséquences très fortes sur l’État-providence et nous restons dans ce monde globalisé, soit nous sortons de toutes ces âneries et nous retrouvons notre souveraineté avec tous les risques également que cela comporte.

Si nous acceptons de mettre en place des boulots payés moins que le SMIC, cela signifie en gros des jobs entre 500 et 700 euros mensuels… Le problème c’est le RSA à 480 euros et toutes les aides sociales comme la CMU qui font qu’un gars au RSA est en réalité mieux couvert médicalement parlant qu’un pauvre type… au SMIC sans mutuelle !! Tous nos mamamouchis peuvent m’expliquer ce qu’ils veulent, je ne me lèverai même pas pour aller gagner 600 euros alors que je peux sans rien foutre gagner 480 euros de minimum RSA avec tous les avantages sociaux associés. C’est un simple calcul de bon sens économique de la France d’en bas. Il ne s’agit ni de juger ni d’être d’accord ou pas avec cette attitude mais de constater qu’il n’y a aucun sens à travailler 35 heures pour gagner quoi… 150 euros de plus ?? Alors il ne faut pas se leurrer, si nous voulons mettre en place des jobs à 600 euros, il faudra soit supprimer le RSA et l’assistanat, soit obliger un flingue sur la tempe les pauvres bougres à rejoindre le service du travail obligatoire, ce qui historiquement n’est jamais vraiment quelque chose qui fonctionne bien. Les incitations négatives… restent négatives !

Or sans le dire vraiment, Hubert Védrine attaque bien de front l’idée de « l’assistanat ». Là encore, peu importe que l’on soit pour ou contre, et personnellement je suis « POUR » que tout le monde soit beau, riche, intelligent et en bonne santé bien sûr, il est évident que dans un monde hyperconcurrentiel l’État-providence à la française vit ses derniers jours, ce qui sera un cataclysme social dans notre pays où des générations entières de décérébrés n’ont qu’une seule expression à la bouche : « C’est mon drôôôôaaaaaaaaaaaaat. » C’est peut-être ton droit mon pauvre mais comme il n’y a plus de pognon, tu vas tout de même l’avoir dans le baba !

La fin de l’État-providence, c’est le chaos ou la dictature

Je vous laisse imaginer la situation de notre pays si les RSA ne sont plus versés ou qu’en échange ceux qui les paient (sous forme d’impôt, c’est-à-dire non pas les riches peu nombreux mais les classes moyennes) se voient demander de devoir travailler en échange… cela va couiner tellement fortement que soit le gouvernement sera obligé d’accepter le chaos… soit de maintenir l’ordre. Je pense que l’ordre sera maintenu… et qu’évidemment ce sera très douloureux comme en Grèce.

Y a-t-il le choix ?

Oui et non. Si nous restons dans le cadre libre-échangiste et ouvert actuel, alors nous devons améliorer notre compétitivité et casser notre modèle social. Nous ne pouvons plus augmenter les impôts des classes moyennes car, paradoxalement, cela précipite de plus en plus de gens qui s’en sortaient avant dans l’assistanat qui coûte très cher à la collectivité.

Il va donc falloir attaquer dans le dur des dépenses et elles sont sociales. Cette idée des jobs moins bien payés que le SMIC se heurte à des mécanismes de protection sociale comme le chômage ou le RSA. C’est une évidence économique. Vouloir des jobs à moins que le SMIC cela signifie donc vouloir la fin du RSA. C’est aussi simple que cela.

Après, si nous sortons de ce libre-échange mondial mortifère économiquement en rétablissant des droits de douane ou encore une fiscalité environnementale, les choses sont différentes mais nous ne le ferons pas car ce n’est pas du tout l’objectif de nos élites qui, de droites comme de gauches, sont avant tout des grands défenseurs de la mondialisation. Le cas précis et actuel du traité transatlantique dont aucun peuple ne veut est très éclairant. Personne n’en veut mais tout le monde l’aura car telle est la volonté de ces grands malades qui nous dirigent et qui n’ont plus de démocrates que le qualificatif.

Car oui, dans un monde ouvert, le SMIC est beaucoup trop cher

Comme je vous l’ai dit, je ne défends en aucun cas une baisse du SMIC, je pense encore une fois que c’est économiquement stupide puisqu’en baissant les salaires nous créons évidemment de toutes pièces une déflation massive et donc avec des dettes constantes… nous allons à l’insolvabilité des États, incapables de rembourser leurs dettes.

Mais… dans un monde ouvert et si nous restons dans celui-ci, nous n’avons en aucun cas le choix. Si nous voulons être compétitifs face aux Grecs ou aux Chinois, le SMIC français doit être à environ 500 euros et à ce moment-là, il n’y aura aucun intérêt pour une entreprise à produire en Chine et à mettre 6 semaines en bateau pour amener sa marchandise…

Avec un SMIC à 1 500 euros, nous avons perdu le match. Avec une sécurité sociale, nous avons perdu le match. Avec des retraites, nous avons perdu le match. Avec des allocations familiales ou encore des RSA et autres avantages sociaux, nous avons perdu le match car nous ne serons jamais aussi compétitifs qu’un Chinois à 100 euros ou un ukrainien à 170 euros par mois. D’ailleurs, vous allez adorer les Ukrainiens…
Reprenons les chiffres :

Au 1er janvier 2014, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) est passé à 9,53 euros brut par heure. En 2013, il s’établissait à 9,43 euros. Cela représente une augmentation du SMIC de 1,1 % en 2014, contre 0,3 % au 1er janvier 2013.
Sur la base de 35 heures hebdomadaires, le montant mensuel du salaire minimum atteint, de son côté, 1 445,38 euros brut soit une revalorisation légèrement supérieur à 15 euros. En 2013, pour un mois de travail, sur la base de 151,67 heures, le SMIC mensuel atteignait 1 430,22 euros brut.

Cela veut dire que le SMIC est désormais presque à l’équivalent de 10 000 francs bruts ! C’est évidemment énorme dans un monde où un petit Chinois ayant lui aussi deux bras et deux jambes et capable de faire le même travail qu’un Français lambda gagne, lui, entre 100 et 200 euros par mois en fonction de son lieu d’habitation en Chine (Chinois des villes et Chinois des champs, ce n’est pas le même prix). Par définition, nous ne pouvons pas être compétitifs sans baisser nos salaires. La seule solution c’est de refuser la mondialisation.

On ne peut pas refuser la mondialisation car c’est la pauvreté assurée !

C’est bien sûr cela que l’on nous explique à longueur de journée ! Ma brave dame, vous ne pouvez pas refuser la mondialisation sinon ce sera la misère pour tout le monde. Sauf qu’accepter la mondialisation c’est aussi, et on le voit bien, baisser nos salaires donc… la misère pour tout le monde !

Alors pourquoi devrions-nous accepter cette mondialisation ? Que nous apporte-t-elle réellement ? Quel monde choisir ? Pourquoi ne pas consulter les peuples (qui évidemment la refuseraient) ? Quelles pourraient-être les alternatives ?

Préparez-vous à la « grècification » de la France

Préparez-vous car c’est cela qui est en train de se dérouler sous vos yeux. Les socialistes seront les fossoyeurs de notre État-providence et de nos acquis sociaux. Peu importe de savoir si l’on est pour ou contre. Ce mouvement est en marche et il est facile de s’en rendre compte. La bonne question désormais à vous poser est comment vous préparer à affronter ce monde de déflation salariale et de misère généralisée.

Les marxistes, et je ne suis pas fondamentalement marxiste, ont toujours parlé du salaire donné par les patrons comme un salaire de subsistance. Historiquement, nous avons vécu une parenthèse dans l’histoire économique où, grâce à la présence de l’idéologie communiste comme contre-pouvoir, jusqu’à la chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme, le « grand méchant capital » ayant peur de se faire renverser par les communistes et donc ruiner et exproprier avait adopté une façade douce, paternaliste et a préféré laisser des avantages. Cette période fut d’ailleurs une période de très forte croissance. Puis les bonnes vieilles habitudes ont repris le dessus et désormais, le grand méchant capital, incarné non pas par les PME mais par les grandes multinationales et le secteur de la finance folle, n’a plus qu’une seule idée en tête : revenir au 19e siècle en vous versant uniquement un salaire de subsistance…

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT
Source

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