04 janvier 2014

Valls, Klarsfeld, Dieudonné… c’est à qui troublera l’ordre public

Au journaliste de France Inter, Pierre Weill, qui lui demandait l’autre matin ce qu’il pensait de l’intention de Manuel Valls d’interdire le spectacle Dieudonné au prétexte que les propos de celui-ci pourraient bien troubler l’ordre public, Pierre Joxe répondit simplement : « Peut-être que j’avais de meilleurs conseillers juridiques que lui… » Et comme l’intervieweur insistait, l’interviewé se contenta de répéter : « C’est très important d’avoir de très bons conseillers juridiques… » et s’en tint là.

Aujourd’hui retiré de la vie politique active, celui qui, avant de présider le Conseil constitutionnel, avait été un remarquable ministre de l’Intérieur, ne pouvait plus sobrement mais plus nettement, fidèle à son personnage de huguenot pince-sans-rire, se démarquer de la manière brutale et sommaire de son lointain successeur et lui donner une leçon de déontologie et de politique. La brève réplique de Pierre Joxe signifiait clairement qu’en France, et plus généralement dans les États de droit, on ne sanctionne une infraction qu’après qu’elle a été commise, on n’envisage l’interdiction d’une publication, d’un spectacle ou d’une réunion que dans le cas où ceux-ci ont effectivement troublé l’ordre public. On n’attend pas plus de la justice ou de la police que des pompiers qu’au lieu de circonscrire et d’éteindre les incendies ils jettent de l’huile sur le feu.

D’autres s’y entendent. Bon sang ne saurait mentir. Au lendemain de l’élévation de Serge et Beate Klarsfeld au rang, respectivement, de grand-croix et de commandeur de la Légion d’honneur pour le rôle qu’ils ont joué dans la chasse aux nazis, Arno Klarsfeld, jaloux sans doute de la gloire de son père et de la cravate de sa mère, est intervenu dans l’affaire Valls-Dieudonné au risque, qu’il assume, de faire parler de lui. Le toujours jeune et sémillant avocat, à qui sa grande sagesse et son beau visage ont valu d’être nommé conseiller d’État au tour extérieur par Nicolas Sarkozy, s’est prévalu de sa qualité de membre des Fils et Filles de déportés juifs de France pour appeler tous les Français à venir manifester contre la haine antisémite en se rassemblant devant les lieux où sont prévus des spectacles de Dieudonné, qui entame le 9 janvier une tournée dont il serait désormais étonnant qu’elle ne donne pas lieu à des incidents, éventuellement violents.

À quoi celui que ses admirateurs s’obstinent à qualifier de comique, d’humoriste et, pourquoi pas, de représentant typique de l’esprit français, tout en finesse et en délicatesse, a répliqué dans le style qui lui est propre et qui tient plus des querelles de racailles dans les cités que de Voltaire ou de Paul-Louis Courier : « Arno, à jouer au con, à menacer tout le monde, tu vas finir par te faire défoncer ta petite gueule de petite chatte d’appartement. Sois raisonnable, on doit donner l’exemple… »

Les protagonistes de ce petit jeu de… y trouvent clairement leur compte. Arno Klarsfeld, qui craint l’anonymat comme la peste, fournit à Manuel Valls le prétexte dont celui-ci avait désespérément besoin pour sévir. Dieudonné, condamné récidiviste et prétendument insolvable, va pouvoir prendre la pose qu’il préfère, et jouer au martyr de la liberté d’expression qu’il confond quotidiennement avec celle d’insulter les vivants et de cracher sur les tombes. Voilà, en France, en 2014, ce que certains n’hésitent pas à qualifier de polémique ou de débat.

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3 commentaires:

  1. Facile Dominique Jamet ! Tout le monde est renvoyé dos à dos.

    Il reste que l'Ordre, élu par le peuple par défaut, impose sa vision d'un monde au profit d'une politique qui n'a rien à voir avec l'honneur de la France.
    Ce gouvernement se fait le complice des exactions d'Israël vis à vis de la Palestine, des banques complices du pillage organisé des familles, de la commission européenne à la solde du nouvel ordre mondial.
    La quenelle n'est qu'un moyen pour les ministres ambitieux ,d'essayer de se placer en tête de peloton.
    Depuis des années qu'elle existe, elle ne prend du relief que maintenant, pour servir leurs entourloupes et tenter de berner les Français.

    La quenelle, n'est qu'un petit geste sans grande importance, érigé en porte drapeau de l'éternel victimisation, de la culpabilité de chacun ad nauseam.

    Il n'est pas question du profit que Dieudonné peut en tirer, il en assume aussi les risques.
    Il est question de la liberté d'expression de chacun, déjà limitée, balisée, par des lois type Gayssot.

    Que nous soyons d'accord ou pas avec Dieudo, il importe d'en défendre l'expression.

    Edouard


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    1. Que nous soyons d'accord ou pas avec Dieudo, il importe d'en défendre l'expression . Exact Edouard ! C'est ce que fait le Monsieur Juif qui fait une quenelle plus haut .

      L'ours

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  2. pendant que l'on occupe le peuple avec dieudonné , ça permet de diviser les gens , ceux qui le soutienne et ceux qui sont contre ; pendant ce temps , le peuple ne retourne pas ses colères justifiés contre les élus , seul fouteur de merde en puissance ;

    christ

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