02 septembre 2013

Faillite de la prison de Douai


L’établissement qui abrite 600 détenus pour 385 places a dévoré presque l’intégralité de son budget annuel dès cet été, en partie à cause de la surpopulation carcérale.


Des caisses quasi vides. Aucune dépense autorisée sauf en cas d’impératif. La maison d’arrêt de Douai (Nord), l’une des plus importantes de France avec environ 600 détenus (pour 385 places), n’a plus assez d’argent pour assurer son fonctionnement jusqu’à la fin de l’année. C’est ce que révèle une note de service datée du 22 juillet que nous nous sommes procurée.

Dans ce document confidentiel, le directeur de l’établissement annonce la « mise sous tutelle budgétaire » de l’établissement. Une décision rare qui interdit toute nouvelle dépense sans l’aval de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) du Nord, et entraîne une série de directives insolites à l’attention du personnel pour faire le maximum d’économies.

Le début de la note ne fait pas mystère de la disette qui s’annonce. « Nous ne pouvons plus engager de dépenses sans autorisation du BDF (bureau des finances) de la DISP […]. Toute demande d’achat devra être motivée auprès de l’économat », avertit le directeur de la maison d’arrêt. En clair, seules les « dépenses inéluctables au fonctionnement de l’établissement » seront autorisées, précise-t-il.

Mais cette discipline ne suffit pas. Le patron de l’établissement encourage aussi chaque membre du personnel pénitentiaire à faire la « chasse aux gaspillages ». « Lors de la sortie du détenu de sa cellule : veiller à ce que les lumières, les plaques chauffantes soient éteintes; vérifier que le robinet est bien fermé », souligne le directeur.

Une exigence qui vaut également pour les locaux professionnels. « Eteindre les lumières quand vous quittez un bureau. N’utiliser un chauffage électrique qu’en cas de nécessité. Régler [la climatisation] sous maximum 5 °C en dessous de la température extérieure », énumère le document.

Un surveillant : «On a englouti des millions, et on nous demande désormais d’éteindre les lumières en sortant»

Comment en est-on arrivé là? « En juillet, le budget annuel de la maison d’arrêt était déjà presque épuisé, ce qui a nécessité cette reprise en main », explique une source pénitentiaire. Un trou de caisse essentiellement dû à un contexte budgétaire tendu auquel s’ajoute la surpopulation carcérale.

« Les budgets restent stables, alors que le nombre de détenus augmente de façon continue », poursuit cette même source. « Nous sommes dans un contexte financier général très restreint, qui nécessite une maîtrise forte des dépenses et consommations, nuance-t-on à la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP). La direction interrégionale accompagne à cet effet l’établissement dans le pilotage de ses dépenses. »

Dans les coursives, ce régime sec laisse les personnels amers. « On a englouti des millions, et on nous demande désormais d’éteindre les lumières en sortant, c’est dérisoire et humiliant, persifle un surveillant syndiqué. L’administration n’a pas pris la mesure de ce qu’il faut appeler une faillite. Il y a un problème général de gestion, mais aussi de budget alloué, très insuffisant, face à une population carcérale qui explose. Ces économies de bouts de chandelles n’y changeront rien. »

Source

Paul : D'où les lois que Taubira souhaite faire passer en toute hâte, afin de vider les prisons.
Les caisses sont vides et l'état continue d'emprunter aux banques à tour de bras. Certaines zones de France vont devenir des prisons à ciel ouvert. De là, les délinquants, fort d'un sentiment d'impunité, vont s’attaquer aux petites villes de province et aux campagnes, relativement épargnée jusque là.

2 commentaires:

  1. Prévisible.
    Tout cela mériterait des dispositions fermes et politiquement incorrectes.

    Mais qui osera, là, immédiatement, les prendre ?

    Edouard

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  2. Le pays est en ruine, tout simplement.

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