20 janvier 2012

Sarkozyland : détournements de fonds

Le titre de Mediapart ne fait pas dans la dentelle : Affaire Takieddine : 82,6 millions d'euros détournés par les balladuriens. Vous avouerez que cette information n'a pas fait la une des journaux et n'a pas encore déclenché de plainte en diffamation, pourtant ce n'est ni du conditionnel ni de l'interrogatif mais bien du passif affirmatif.

C'est donc dans un long article que Mediapart révèle que le clan de Balladur aurait mis en coupe réglée la France au travers, non d'un contrat d'armement, mais pas moins de quatre, et ce au travers de Takieddine et autres intermédiaires imposés.

Ces informations ne découlent pas seulement de déclarations mais de recherches poussées de la justice française. Selon Mediapart les deux ministres Léotard et Sarkozy sont impliqués. Et les sommes ne sont pas anodines : Au total, selon les documents de l’enquête consultés par Mediapart, 82,6 millions d’euros ont été effectivement versés au réseau d’intermédiaires formé par les hommes d’affaires Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir. D’après les documents comptables (rapports financiers, comptes bancaires, déclarations fiscales) réunis par la Division nationale des investigations financières (Dnif), 32,4 millions d’euros ont été versés avant le 23 avril 1995, jour du premier tour de l’élection présidentielle pour laquelle avait concouru le premier ministre Edouard Balladur.

Cette enquête qui par tous azimuts est effectuée par les juges Van Ruymbeke et Le Loire. Nous avons aussi vu récemment que celle-ci était attaquée en nullité par les avocats de Takieddine et des autres mis en examen comme Gaubert, Bazire, enfin les amis de Sarkozy.

Les quatre marchés visés par les investigations judiciaires sont :

Agosta : contrat de vente de trois sous-marins au Pakistan, signé le 21 septembre 1994.


Sawari 2 : contrat de vente de deux frégates à l’Arabie saoudite, signé le 19 novembre 1994.


Shola/Slbs : contrat d’armement des frégates saoudiennes, signé le 30 janvier 1994.


Mouette : contrat de réhabilitation de frégates vendues à l’Arabie saoudite dans les années 1980, signé le 30 janvier 1994.


Les magistrats suspectent aujourd’hui qu’une partie de cet argent noir ait pu alimenter des financements politiques occultes, notamment la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, voire d’éventuels enrichissements personnels.


On découvre que l'arrivée de ces intermédiaires dans tous ces contrats étaient non seulement inutile mais en plus nuisible. Les sommes en jeu sont colossales, en particulier avec le contrat Sawari II il s'agit non moins de 213 millions ! Lorsque Chirac met le holà il n'y aura eu que moins d'un million de versé. En ce qui concerne Agosta ces intermédiaires sont arrivés alors que les négociations étaient closes ! Donnedieu de Vabres, mis en examen, a reconnu dans un second temps qu'il avait bien imposé ces intermédiaires après l'avoir nié, tout comme Takieddine avait nié avoir touché des commissions.

On découvre qu'avant le premier tour de la présidentielle de 1995 ce ne sont pas moins de 20,3 millions touchés dès février ce qui représente 60 % de la commission totale ce qui ne se fait jamais, les commissions étant payées au pro rat des versements des clients.

L’argent occulte du contrat Agosta a transité par une société-écran de la Direction des constructions navales (DCN), domiciliée au Luxembourg. La création de cette structure offshore, baptisée Heine, a déjà défrayé la chronique puisqu’elle a été supervisée et validée par le ministre du budget du gouvernement Balladur, Nicolas Sarkozy.

Grâce aux perquisitions menées en France et aux retours de commissions rogatoires internationales diligentées en Irlande et sur l’île de Man, les juges ont aujourd’hui la preuve que 20,3 millions d’euros – une partie des fonds promis au réseau Takieddine/El-Assir - ont été débités, le 7 février 1995, d’un compte de la DCN-International pour atterrir sur celui de Heine, avant de rebondir immédiatement vers l’île de Man, au profit d’une autre société-écran de la DCN, Formoyle.


L’argent a finalement été encaissé trois jours plus tard, le 10 février, sur le compte en banque ouvert dans une banque du Liechtenstein par la société Mercor, dont le bénéficiaire économique est Abdul Rahman El-Assir.


Mais cette tragique et honteuse histoire rocambolesque au détriment des Français (n'oublions jamais que deux études de l'été 1994 démontraient que la vente se faisait à perte et en concluaient qu'il ne fallait pas la faire en plus de l'instabilité politique entre l'Inde et le Pakistan, ce qui veut dire concrètement que ce sont les Français qui ont financé une partie des sous-marins et l'intégralité des pots-de-vin et rétro-post-de-vin avec la complicité active, déterminée et rapide de ce pouvoir en place) ne s'arrête pas là et pourrait atteindre Villepin : Le couperet chiraquien tombe en juillet 1996 pour le réseau K : fin des paiements. Un ancienne responsable de la Sofresa, Arlette Gaillon, a d’ailleurs raconté aux policiers en septembre dernier être allée à Genève « dans un cabinet de notaires ou d’avocats » pour y « détruire » les contrats du réseau K qui dormaient dans un coffre-fort. « C’était une révolution à l’époque de déchirer des contrats de commissions en cours d’exécution », a-t-elle indiqué aux enquêteurs.

Les tractations qui s’en suivent, et aboutissent au paiement d’une compensation non négligeable de 91 millions d’euros, ont été dissimulées par les acteurs jusqu’à une période récente. Ce nouveau volet de l’enquête pourrait mettre à mal les responsables politiques, qui après avoir stoppé les commissions, auraient validé ce scénario, en particulier MM Jacques Chirac et Dominique de Villepin.


Le RPR et l'UMP sont deux fabriques d'escrocs semble-t-il. Pouvoir & Pognon.

Prochain épisode : IV/V Areva l'Elysée a-t-il voulu privilégier les intérêts privés au détriment de la France ?

Il nous reste un peu plus de trois mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.

4 commentaires:

  1. Se débarrasser du pouvoir ne sert à rien si les responsables ne sont pas sanctionnés sévèrement. Les laisser filer avec tout ce qu'ils ont dérobé c'est leur faire la part belle. Pour ma part je verrai bien une fin à la Ceaucescu. Ce ne serait que mérité .

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  2. Réponses
    1. Bonjour Zed
      ben ouais, c'est un peu franc du collier comme réaction, mais les laisser partir en leur faisant les gros yeux avec une tape sur les doigts, je le sens pas. Désolé. Et puis tout au moins ça pourrait avoir un aspect pédagogique sur les successeurs potentiels si tant est qu'il s'en présente.

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  3. qui ne connais pas la cupidité de sarkozy et cie ? évidement qu'il y a eu enrichissement personnel du nabot entre autres ; ne pas oubliez que cette racaille là est accroc au pognon , le cerveau gangréné par l'appat du gain ;tu m'étonne qu'il s'acroche au pouvoir l'imposteur de l'élysée ! il a les foi, il mérite la prison avec ces potes ;

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